Au XIXe siècle, la maison abritait le Café1 du Centre qui appartenait à des Delapraz, dont la fille épousa le régent Amaudruz qui prit sa retraite en 1928.
Ulrich Schütz (1868-1964 ) occupa cette maison dès 1901. Le couple, sans enfant, fut l’acteur d’une destinée peu ordinaire. En 1907, une jeune fille allemande, née Herbst, travaillait à la Pension Beauregard (actuelle maison Ortlieb, à Pierre à Fleur 17). Elle accoucha vers le sentier de Châtonneyre. Le couple Schütz s’occupa dès lors de l’enfant. Comme cela se produisit le 3 juillet, on l’appela Juliette. Pendant la guerre 39-45, comme dans toutes les localités suisses, une Garde locale fut mise sur pied avec des personnes ne faisant pas de service militaire et comprenant aussi des femmes. Juliette en fit partie. A la fin de la guerre, on s’aperçut que la Garde locale de Corseaux comptait une Allemande dans ses rangs! « Juju », comme chacun la surnommait, ne fut officiellement adoptée qu’en 1947. Le couple tenait l’épicerie « Schütz » que Juliette reprit à leur mort. Elle décéda en 1987.
Dès 1925, les Ledermann habitaient au 1er étage. Le père, Samuel, était voyer; une soeur, Rosa, épousa le peintre Wyss, propriétaire de la Pension Beau-Réveil. Une autre soeur fut la déesse Cérès lors de la Fête des Vignerons de 1905; une autre, Mme Volet-Ledermann, m’a raconté nombre de souvenirs de son époque.
A la suite d’un grave accident qui s’était produit au carrefour, la maison fut rachetée dans les années 1980 par la Commune afin de pouvoir protéger les piétons par la création d’une arcade.
La garderie d’enfants « La Farandole » s’est installée au rez-de-chaussée et le bâtiment n’appartient plus à la Commune.
B. Sauvageat
1 A cette époque, il y avait plusieurs pintes à Corseaux: le café des Carabiniers (rue du Village 25) hérité par la famille Taverney-Lucien Brunet; le café du Transval (café de la Terrasse, chemin du Basset 7); la Boutique de Louis Mouron (vers l’ancienne boulangerie, rue du Village 16); la Treille chez Chavan (rue du Village 28); la pinte du Basset 13 qui appartenait aux Chaudet-Delapraz et où s’arrêtaient les Chardonnerets au retour de Vevey. Les gens allaient boire leur verre de vin, leurs 3 décis, dans ces pintes, car chez eux, ils se contentaient d’un peu de rouge ou de la «piquette», produite par la fermentation des restes d’une pressée de raisin à laquelle on ajoutait de l’eau et du sucre pour donner le piquant nécessaire.
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