Lien sur la carte

Si vous connaissez Corseaux, posez-vous la question suivante: « Où trouve-t-on des ruisseaux à Corseaux ? ». Réfléchissez bien, car il faut s’adonner à un véritable jeu de pistes pour repérer les ruisseaux et ruisselets qui autrefois dévalaient capricieusement les coteaux corsalins. II faut consulter les cartes et arpenter le territoire pour découvrir leurs signes extérieurs de richesse… naturelle. L’un, vers Chatacombaz, serpente encore dans la nature et nous gratifie de son gargouillis permanent. Tous, malheureusement, sont canalisés. Quelques tronçons sont à ciel ouvert, d’autres coulent sous des dalles, d’autres ont été enterrés et signalent leur passage sous certaines grilles ou couvercles de chambre.

On voit leur embouchure dans le lac ou on devine leur confluent souterrain, parfois naturel, parfois imposé par les hommes, grands «maîtriseurs » de la nature. Parcourons la commune d’ouest en est, et on va découvrir :

• Le ruisselet de Roseville qui forme la limite territoriale avec Chardonne et se montre entre la maison de Roseville et le carrefour Chatacombaz – route de Chexbres. Il finit sa course à l’est du quai du port de plaisance de la Pichette.

• Le ruisseau des Gonelles côtoie au nord-est la ferme de Chatacombaz où il reçoit le ruisseau des Marais, appelé à un bel avenir, maintenant qu’il est partiellement protégé. Autrefois, il « tombait dans les bras du Bleu Léman » à la plage des Gonelles. Actuellement, une canalisation le conduit à l’extérieur de la digue orientale du port de la Pichette.

• Le ruisseau du Châno débouche vers le tunnel sous l’autoroute. Il borde à l’est la maison de Chatacombaz 2. Il a été canalisé sur le bas de la rue du Châno pour se déverser dans le ruisseau des Gonelles. L’ancien cours apparaît à l’est de la Maraîche no 24. Il se dirige vers la propriété sise au no 19 du chemin de la Paix.

• Une coulisse descendant des vignes arrive au bas du chemin de la Fin. Elle remplissait en aval un grand réservoir carré avant de disparaître sous terre et de passer entre le no 10 et le no 9a du chemin de la Maraîche et de rejoindre le Seyton, au bas du chemin des Cornalles. L’humidité et le nom de la Maraîche lui sont probablement imputables!

• Le ruisseau du Seyton, après son passage sous le grand pont de l’autoroute, descend à l’ouest de l’ancienne ferme du Grammont, au no 34 de l’avenue Félix Cornu. Il apparaît dans les broussailles de la Maraîche puis longe le mur occidental de la ferme du Seyton (Cornalles 3). II rejoint le lac, à l’extrémité occidentale de la plage de la Crottaz, au chemin de la Paix 15, propriété d’Henri Walter, lequel affirme qu’il a toujours appelé ce ruisseau «Chenaux ». Surprise, l’historien de Chardonne, Jean-Paul Verdan utilise ce même nom qui est aussi un quartier de part et d’autre du collège de Chardonne !

• Le ruisseau du Bugnon s’écoule sous les dalles du sentier du Grand-Pin, à 10 m. de l’arbre majestueux. Il emprunte le chemin du Centenaire et s’éclate dans une petite grotte au no 37 de la route de Lavaux. Une carte topographique de 1925 indique comme nom : Bréguet ! Coïncidence: on trouve à Chardonne une rue Rio Bréguet !

• Une coulisse à la route de la Crottaz jouxte le passage sous la voie CFF et se jette vers le port de Riant-Port (Lavaux 27). Observations faites, les eaux à l’origine proviendraient des hauts de la Bolliettaz.

• Le ruisseau de Priolaz vient du domaine du Plattex, passe sous la place des Jordils entre le no 38 et le no 40, rue du Village, à l’est de Jordils 19, traverse la route des Cerisiers vers le no 24, borde le no 12 de la route de Lavaux et se jette au lac vers le port de Tranche-Cou .

• Le ruisseau des Rochettes apparaît au Grand-Pin 59. Il dévale les vignes avant de passer autrefois à l’est de la maison Charotton. Aujourd’hui, détourné depuis la place derrière la Vinicole, il rejoint le ruisseau de Priolaz près de la fontaine de la place des Jordils.

• Le ruisseau du Basset qui remplissait autrefois l’étang-réserve d’incendie derrière la Maison de Commune suit tout le chemin du Basset. Bien caché, il rejoint la Bergère vers le portail du parking Nestlé.

• La Bergère, issue du versant oriental du Mt-Pèlerin et de Jongny, après l’étang au bord de la route Corsier – Chardonne, défile à ciel ouvert au pied du réservoir de Corsier, s’enfonce sous la rue Carlo Hemmerling, réapparaît sur 250 m. à l’air libre jusqu’au no 4 de la route de Châtel, passe sous la gare du funiculaire, rejoint le parking Nestlé où une récente canalisation contourne le restaurant circulaire de Nestlé et débouche sur le lac au bord occidental du port Eiffel.
  

  Villa Claire Eiffel ~ 1920

D’autres coulisses drainent les eaux de surface et de petites sources : à la rue du Cyprès 1 et 3, au sentier de Galatry en limite avec Corsier et à d’autres endroits du territoire communal.

B. Sauvageat