
Restitution de la cérémonie d’inhumation basée sur la fouille minutieuse de la tombe. Un petit caveau familial abrite la sépulture d’un enfant de huit à neuf ans, récemment inhumé; on a rouvert le tombeau pour y déposer le corps d’une femme d’une trentaine d’années
La nécropole néolithique de Corseaux (4000-3200 av. J.-C.) est installée sur un étroit replat dominant le lac à l’altitude de 411 m; elle s’étire sur près de 45 m d’est en ouest. Le cimetière comprend des tombes formées de quatre dalles verticales surmontées d’une dalle de couverture. Ces dernières pouvaient affleurer sur le sol ou être profondément enterrées. L’absence de recoupements entre les tombes et la présence de cistes contenant plusieurs individus inhumés successivement montrent que les tombes étaient identifiables en surface.
Les tombes fouillées se répartissent en groupes de quatre à cinq cistes serrées les unes contre les autres. Chaque groupe comprend des caissons de grande taille entourés de plus petits abritant des enfants, alors que les monuments principaux renferment à la fois des adultes et des enfants. Ces regroupements ont probablement une signification familiale.
Les défunts sont déposés sur le côté gauche, la tête toujours à l’est, tournée vers le sud. Les jambes sont jointes, pliées et remontées contre le thorax en position « foetale » ou repliées perpendiculairement au tronc.

“Pectoral” en défenses de sangliers
Longueurs des défenses comprises entre 8,8 et 13,4 cm
La tombe 4 a livré les restes de deux inhumations : un enfant de huit à neuf ans, puis une femme d’une trentaine d’années, sur laquelle était déposé un objet de prestige exceptionnel, un « pectoral » constitué de 31 plaquettes taillées dans des défenses de sangliers. La fouille a livré également un collier de petites perles cylindriques de lignite et une masse de pigment à base de poudre d’ocre, qui devait se trouver dans une bourse de cuir.
Cette sépulture est reconstituée dans une des salles d’exposition permanente du musée et les objets originaux présentés dans les vitrines consacrées aux pratiques funéraires néolithiques.
Cédric Cramatte